
Dîner-débat des associations de solidarité le 1er février 2018
La Grande Ourse, café solidaire bio et végétarien, a organisé cette rencontre à la Crêperie de la rue Le Bigot, prêtée par Enzo, le patron de la pizzeria Pastavino. C’est le deuxième dîner-débat de La Grande Ourse, après celui de novembre 2017 qui avait pour thème « Alimenter Villejuif en produits bio et locaux ».
26 personnes étaient présentes, des 14 associations suivantes :
- Secours populaire : Béatrice Pichot, Hélène Huc Rieudebat
- Secours catholique : Marie Cécile du Souich
- Août secours alimentaire 94 : Jacques Béchet, Françoise Béchet
- Scouts et guides : Sébastien Charron, Marc Mangot
- CCFD Terre solidaire : Jean-Pierre Roche
- SEL : Catherine Vartanian, Isabelle O’Leary
- Chic on ressource : Baya Rivière
- Nénétouti : Rose Diongué, Anne Avidi
- GAS : Christophe Lévy, Lucienne Makar
- Potager de Sainte-Colombe et référent paroissial : Patrick Stagnetto
- Réussite : Jeanine Rollin-Coutant
- Journal de quartier Le Rue Banc et jardin de la Ressourcerie : Nicole Delmas
- La Grande Ourse et amies : Sylvie Thomas, Monique Lambert Dauvergne, Alain Lipietz, Danièle Toru, Natalie Gandais, Isabelle Martin, Carmen Vallée-Duval, Marie-Cécile Flurer
Tous les présents ont donné l’autorisation de diffuser les images prises ce soir là.
D’autres associations, invitées, se sont excusées : Animae, Villejuifois solidaire, 2 voir à 2, Espace dynamique d’insertion, PSTI.
Nous avons partagé un repas bio et végétarien (entrée de crudités - houmous - guacamole ; pain complet et aux graines ; parmentier de lentilles-salade verte; gâteaux aux pommes, aux noisettes, aux carottes. Arrosé de bissap, jus de baobab et vin rouge bio). La participation aux frais était de 5 euros pour l’entrée-plat du jour, 1 euro pour les desserts, 1 euro pour les boissons. Des repas « suspendus » étaient proposés.
La présidente Sylvie Thomas a dit combien elle appréciait la présence d’autant de participants. La Grande Ourse, n’ayant pas pour l’instant de local permanent, étant itinérant, a beaucoup apprécié le chaleureux « Salon de la Maison commune ». Le thème du dîner-débat de ce soir est né du souhait de donner une suite à cet événement et de voir comment travailler ensemble.
Photographie : Monique Lambert Dauvergne
Tour de table
Chacun-e a présenté son activité et s’est exprimé sur les actions à mener.
Nénétouti récolte des dons pour soutenir une pouponnière au Sénégal, action qui s’est élargie à un village avec potagers, réfection d’une école… L’association intervenait aussi à Villejuif dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville mais n’en a plus la possibilité faute de bénévoles.
La Ressourcerie « Chic on ressource » fonctionne avec une nouvelle équipe toute petite. Ce lieu offre un gros potentiel qui n’est pas encore exploité faute de bénévoles impliqués. La présidente Baya Rivière a souligné le quotidien chronophage et l’absence de salarié. Elle s’étonne que très peu de Villejuifois dans le besoin fréquentent la Ressourcerie, malgré des dons de grande qualité et des prix extrêmement bas. En effet, la Ressourcerie est surtout fréquentée par des habitants du centre-ville et des Vitriots.
Le Secours populaire fait des distributions alimentaires et vestimentaires.
La présidente Béatrice Pichot a souligné qu’il avait aussi une action culturelle. L’association s’attache à ce que les bénéficiaires puissent devenir bénévoles et met l’accent sur les jeunes avec « Copains du monde », un projet européen, dont la première action a été une collecte de lunettes.
907 personnes sont concernées.
Hélène Huc organise des cours de conversation et des repas locaux.
Les scouts
Sébastien Charron est responsable des scouts de Villejuif-Kremlin-Bicêtre, qui comprennent 25 adultes pour 130 enfants de 6 à 18 ans. Le père Marc Mangot est l’aumônier des scouts. Il était le « monsieur Loyal » du Salon de la maison commune, il pense qu’il y a des coopérations à mettre en place pour faire connaître les associations. Il a indiqué que son équipe dispose de moyens de communication. Il insiste sur le fait qu’il n’y a pas à craindre de « récupération » de la part des organisations catholiques.
CCFD Terre solidaire (Comité catholique contre la faim et pour le développement)
Jean-Pierre Roche est prêtre. Il est le représentant du CCFD Terre solidaire dont l’équipe locale, Justice et Développement, assure un service d’aide aux devoirs sur la cité des Lozaits et anime la solidarité internationale des chrétiens avec des partenaires des pays du Sud en finançant leurs projets. « C’est l’originalité de cette ONG qui agit ICI et LÀ-BAS ». Jean-Pierre Roche coordonnait le Salon de la Maison commune.
Le GAS (Groupe accueil et solidarité)
Christophe Lévy a énuméré les missions du GAS dont il est le directeur : aide aux réfugiés et aide administrative aux demandeurs d’asile, accompagnement vers l’autonomie en matière de logement d’environ 50 personnes, aide aux réfugiés dans la recherche d’un premier emploi, collecte de mobilier. Le GAS compte une cinquantaine de membres et 5 salariés. Il regrette que parfois les appels à projets mettent en concurrence des associations qui ne devraient pas l’être. Il évoque le partenariat entre le GAS et Culture du cœur.
Août Secours Alimentaire 94
Françoise Bechet est responsable d’Août Secours Alimentaire, une organisation qui existe depuis 4 ans. Les services sociaux envoient chaque été quelque 900 personnes, un nombre en augmentation qui traduit la montée de la pauvreté.
Françoise Béchet est également membre de Solidarités Nouvelles pour le Logement (SNL). SNL dispose de 4 appartements passerelles dans le quartier Pasteur (mais les locataires prêts à partir ne le peuvent pas faute de trouver d’autres logements). SNL travaille régulièrement avec le GAS.
Enfin, Françoise Béchet indique que le Secours catholique est en phase de relance, et offre une aide administrative, de l’alphabétisation et « Ça mijote » : les personnes logées à l’hôtel social peuvent venir cuisiner dans la salle paroissiale à côté de l’église Sainte-Thérèse. Elle aussi souligne le manque de bénévoles.
Jacques Béchet est diacre (il rappelle que ce mot signifie « le service »), il précise que les moyens sont mutualisés avec des communes voisines comme Arcueil, Gentilly, le Kremlin-Bicêtre. Le 6 février a lieu une rencontre au KB avec ATD Quart Monde : « Ce n’est pas tout seul qu’on va pouvoir faire quelque chose », estime Jacques.
Photographie Alain Lipietz
La Grande Ourse
Natalie Gandais, chargée de projet, signale un premier partenariat suite au Salon de la Maison commune : c’est un jeune scout étudiant en informatique qui construit notre site internet…
Elle rappelle les orientations de La Grande Ourse en matière d’alimentation : proposer de la nourriture bio, accessible à tous, végétarienne et équilibrée grâce aux associations entre céréales et légumineuses. Elle souligne que pour diminuer les gaz à effet de serre, les ONG préconisent de manger moins de viande. Elle précise que dans le repas de ce soir, le copieux parmentier de lentilles revient moins d’un euro par portion.
Elle est revenue sur le débat organisé en novembre dernier par La Grande Ourse « Alimenter Villejuif en produits bio et locaux » qui a permis de rencontrer des associations et des producteurs.
La Grande Ourse formule plusieurs idées et propositions :
En partenariat avec Enzo :
- Une fête des voisins bio et végétarienne rue Le Bigot.
- Des « jeudis écolos », à la crêperie et chez des restaurateurs d’autres quartiers.
Des potagers dont les produits seraient achetés par des commerçants et restaurateurs.
Ainsi que :
- Un livre de recettes du monde préparé avec des bénéficiaires des différentes associations.
- Des réponses communes à des appels à projets, dont celui ANRU-FACE.
Revenant sur le succès du Salon de la Maison commune et la réunion de « débriefing » qui a suivi, elle confirme que nous aimerions participer à un nouveau projet ensemble, élargi à d’autres associations situées dans le champ du développement soutenable, de type Forum social local, village Alternatiba, forum des alternatives…
Réussite est une association d’aide aux devoirs qui intervient dans les quartiers sud.
Jeanine Rollin-Coutant y rencontre exclusivement des enfants issus de l’immigration parce que les parents d’autres enfants ne les y laissent pas. En plus de l’aide aux devoirs, Réussite organise des sorties, des conversations, de l’aide aux mamans sans-papiers habitant dans des squats.
Jeanine Rollin-Coutant est également responsable de l’amicale des locataires de la résidence Beausoleil, elle est « sachante » auprès des tribunaux, elle aide les résidents qui du fait de la hausse des loyers se retrouvent en surendettement.
Secours catholique
Marie-Cécile du Souich, membre du Secours Catholique, représente l'Equipe de Bénévoles qui interviennent dans les locaux de la Maison Interparoissiale
- soit le Mardi après-midi à "La Pause Café"où tout le monde peut venir pour un temps convivial ou une aide administrative
- soit le Samedi à "Parlons Français"où nous aidons les personnes d'origine étrangère à pratiquer le Français Oral.
Le SEL (système d’échanges local)
Nicole Delmas est membre du SEL et s’occupe aussi du jardin partagé de la Ressourcerie où viennent jardiner des personnes fragiles amenées par l’INSERT.
Isabelle O’Leary est membre du Sel et coordonnatrice de l’Intersel Ile-de-France.
Isabelle et Nicole ont raconté « Vivre ensemble autrement » à Chevry-Cossigny où tous les ans sont proposées aux visiteurs une foule d’ateliers écologiques, bien-être, etc. Tout le monde peut proposer des ateliers. Ca ne coûte rien.
Potager de Sainte-Colombe
Patrick Stagnetto, membre du CA de la Grande Ourse, s’occupe du potager de Sainte-Colombe (on lui doit la délicieuse mâche servie ce soir-là). Les jardiniers amateurs se partagent les récoltes, le surplus est vendu à la sortie de la messe.
Isabelle Martin est venue en amie. Elle est adhérente d’Agir à Villejuif, une association spécialisée sur les risques technologiques. Elle estime qu’il y avait des choses à remuer, une organisation à construire. Elle déplore qu’on ne puisse pas s’entendre avec l’OPH qui a des boutiques vides, pour permettre le développement de la vie associative.
A l’issue du tour de table, le débat s’engage.
1) Jardins partagés, potagers
Béatrice et Hélène reviennent sur leur expérience des potagers partagés à Armand Gouret : malgré un an de travail avec les habitants, lorsqu’elles ont passé le relais les potagers ont été abandonnés.
Nicole Delmas souligne qu’il faut toujours un référent.
Natalie Gandais suggère qu’on se groupe pour organiser un accompagnement au jardinage bio : on pourrait rechercher un financement auprès d’une collectivité.
Pour les potagers, dans les hôtels sociaux les gens ne se connaissent pas, n’ont pas de conflits de voisinage comme à Armand Gouret, on pourrait y trouver des jardiniers qui auraient l’objectif de gagner un peu d’argent et de bien manger.
Démarcher aussi les entreprises, les particuliers, faire une annonce : qui prêterait un terrain…
On pourrait aussi faire la publicité des « permis de végétaliser » municipaux, pour planter d’ « incroyables comestibles » dans les espaces publics.
2) Partenariats entre associations - Partage d’informations - Recherche de bénévoles
La discussion sur le partenariat entre les associations tourne autour de deux thèmes : partager les informations et mobiliser le bénévolat.
Baya Rivière interroge sur le sens de l’engagement associatif, du bénévolat. Béatrice Pichot souligne que d’une part il y a des gens qui s’ennuient, d’autre part des femmes comme les « bénéficiaires » du Secours populaire sont contentes de partager, d’avoir des responsabilités. Il y a parmi les bénéficiaires des associations de solidarité un vivier de bénévoles à mobiliser, en fonction de leurs centres d’intérêt. Ils aiment transmettre leurs connaissances, notamment en gastronomie. Rose Diongué indique qu’on peut aussi aller chercher des bénévoles parmi les personnes salariées, car il existe un droit au bénévolat, à raison de 20h par an.
Béatrice Pichot émet l’idée d’une grande affiche visible, ludique avec des lieux, des téléphones : « Vous voulez cuisiner », « Vous voulez jardiner » c’est ici… On la trouverait dans chaque association.
D’autre idées émergent : des réunions régulières, des supports papier, un agenda électronique partagé…
Sébastien Charron souligne que les supports informatiques ne sont pas la solution à tout. Christophe Lévy explique que le partenariat du GAS avec Cultures du cœur n’avait pas bien fonctionné jusqu’à ce que les représentants de Cultures du Coeur viennent présenter leurs offres dans les locaux du GAS. Il faudrait donc des rencontres directes du public avec les associations. Baya Rivière a évoqué la possibilité de démarcher les collèges et les lycées pour avoir des stagiaires, d’aller se présenter dans les écoles d’ingénieurs. Rose Diongué évoque le bench marking pratiqué à Ivry. Natalie Gandais suggère qu’on réalise ensemble un feuillet de présentation de nos différentes associations (par exemple 5 lignes chacune) qu’on pourrait adresser aux collèges, lycées, écoles d’ingénieurs, en leur proposant de venir sur place rencontrer leurs élèves, leurs étudiants. Elle indique que le site de La Grande Ourse prévoit une rubrique « partenariats ».
Rose Diongué est agent municipale, elle travaille à la M2IE (Maison de l’Insertion, des Initiatives et de l’Emploi). Elle est disposée à y proposer un document de présentation des associations.
3) Forum
Pour préparer le forum, on mettra en place un comité de pilotage, élargi à d’autres associations.
Sébastien Charron a souligné que le Salon de la Maison commune avait demandé un long travail de préparation. Certains pensent à l’automne 2018, Béatrice Pichot préfère une date plus tardive, au printemps 2019. Il faudra trouver un site. Rose Diongué suggère de faire appel au Département. La Grande Ourse, qui a gagné un appel à projet du Département, se renseignera sur les possibilités dans les sites départementaux comme le Parc des hautes Bruyères.
On s’est séparé vers 22h en disant qu'on irait chacun dans nos associations parler des idées évoquées ce soir, et qu’on se reverrait dans 6 semaines, soit jeudi 15 mars.


